Renvoi manu militari d’une jeune femme avec son bébé de six mois

Un correspondant de l’ODAE nous signale que la police a procédé dernièrement à l’arrestation d’une jeune femme érythréenne et de son bébé de six mois. La police les a réveillés directement dans le centre d’hébergement d’Anières (dans le canton de Genève), très tôt le matin, avant de les renvoyer vers l’Italie en application de la procédure de Dublin. Si les empreintes digitales de la jeune femme avaient en effet été enregistrées en Italie, il n’en reste pas moins qu’elle ne bénéficiera sûrement d’aucun soutien dans ce pays, où les possibilités d’accueil pour les requérants d’asile sont, selon de nombreux observateurs, quasi inexistantes. D’après nos informations, la jeune femme, quelques jours avant son renvoi, n’avait toujours pas reçu de réponse à sa demande d’asile et ne s’attendait en aucun cas à une telle expulsion.

Depuis l’automne, les renvois de ce type semblent se multiplier et n’épargnent visiblement plus les personnes vulnérables (famille avec enfants en bas âge, mineurs, etc.), semant la panique parmi les requérants d’asile concernés par l’application du règlement de Dublin. Ceux-ci vivent en effet dans la crainte de se faire réveiller au petit matin par la police et renvoyer de force vers un autre pays. « Ces angoisses réveillent chez certains le souvenir des persécutions qu’ils essaient justement de fuir » nous rapporte notre personne de contact.