Le canton de Vaud expulse une femme de 62 ans
By melissa
Sveta B. est arrivée en Suisse en 2003 et a vu sa demande d’asile être rejetée par les autorités. Couturière de métier, cette dame déjà âgée a travaillé par la suite comme interprète socioculturelle dans des centres de requérants d’asile, pour des médecins et même pour les autorités cantonales. Déboutée de l’asile, tout travail lui était interdit, aussi gagnait-elle le salaire maximum prévu pour les programmes d’occupation: 300 francs par mois.
Fin octobre 2010, la sexagénaire est arrêtée devant les locaux du Service de la population vaudois (SPOP), alors qu’elle vient toucher l’aide d’urgence. (Interrogées sur cette arrestation normalement interdite, les autorités vaudoises expliquent que la femme pouvait être arrêtée au SPOP parce qu’elle avait commis des délits. En fait Sveta B. avait dans le passé été pincée en train de voler les habits qu’elle ne pouvait pas s’acheter.)
La requérante d’asile déboutée est mise en détention à la maison d’arrêt de Riant-Parc, à Genève. Les dernières personnes qui l’ont vu témoignent: traumatisée, la vieille femme n’arrivait plus à se lever, ne se nourrissait plus. Elle se laissait mourir.
Malgré les nombreuses protestations des amis de Sveta B., le Conseiller d’Etat Philippe Leuba a maintenu l’exécution du renvoi, qui a eu lieu depuis Zürich. Contactée par la suite, la sexagénaire, incapable de s’opposer à son renvoi, affirme avoir été « tirée comme une poubelle » dans l’avion. Elle se trouve désormais en Arménie, dans une région qu’elle a quitté il y a vingt ans, sans amis, sans famille.
Lire le témoignage d’une amie de Sveta B. (publié dans le quotidien Le Temps)

